Ultra-marathonien de l’extrême et philo-conteur, Malek Boukerchi a partagé conseils et inspirations pour faire face à l’imprévu en ce temps suspendu qu’est le confinement, lors d’un webinaire organisé par HEP EDUCATION le 7 mai dernier.

« Il faut faire face »

« Attends-toi à l’inattendu ». Les mots d’Edgar Morin résonnement pour Malek Boukerchi qui décrit les nombreux ultra-marathons auxquels il a participé (des courses de plusieurs centaines de kilomètres en autonomie totale) comme un confinement volontaire. Pour le conteur, le monde actuel est devenu « VICA » (volatilité, incertitude, complexité, ambiguïté) tel qu’il a été conceptualisé par un professeur de Stanford. Aussi, « l’agilité et l’adaptation » sont de précieux atouts face à l’imprévu et aux aléas. Il s’agit alors, au regard de ses pratiques sportives, de « transformer les incertitudes en projet et le renoncement en possible ».

De la volonté

Décider de « composer avec l’incertitude ». La préparation tant mentale que physique y est partie prenante. Ainsi, pour ses courses, l’ultra-marathonien se prépare 1 ou 2 années en amont pour « être opérationnel » dans des contextes aléatoires. « Quand on est préparé, on peut improviser, on peut être agile ». Malek Boukerchi souligne ainsi les « 4I » de l’incertitude : « impermanence, imprévisibilité, injustice et infidélité ». Face à elles, « les vertus viennent nous chercher dans nos profondeurs intérieures ». Dès lors, « quand l’espace extérieur se rétrécit, il faut augmenter l’espace intérieur ». Malek Boukerchi propose alors de « cultiver la volonté » dans une vie « faite de fugacité ». Face à cette incertitude et au déterminisme, comparant la vie a un jeu de cartes, il use de la métaphore, « un bon joueur de cartes est capable de magnifier la mise », grâce à cette volonté.

Du plaisir

Mobiliser l’imaginaire, « donner de l’élan », être curieux et imaginatif dans ce monde complexe sont les clés, explique le philo-conteur pour « faire face à l’incertitude ». Malek Boukerchi incite à laisser la porte ouverte et à s’inscrire dans une logique d’émerveillement pour « accueillir ce qui advient » en saisissant de « nouvelles résonnances ». Le plaisir est « un moteur extrêmement fort ».